Le Projet Warana

"L'oeil de la forêt". Cc : Jacques Minnelli
"L'oeil de la forêt". Cc : Jacques Minnelli

 

Le Warana est la plante sacrée du peuple Sateré Mawé.

 

issu des terres d’origine de cette plante, estampillé «SATERE MAWE ». C’est le nom de la tribu d’Indiens d’Amazonie du Brésil vivant sur ces terres et produisant un Warana de qualité exceptionnelle, grâce d’une part à la qualité de la terre et de son environnement et d’autre part aux méthodes traditionnelles utilisées.


La Terre Indigène s'étend sur 788 000 ha, il est situé à la convergence des vallées des fleuves Marau et Andira, au Nord du Brésil (Est de Manaus à la frontière entre l'état d'Amazonas et du Para). Il englobe entièrement les bassins de ces deux fleuves. La nation Sateré Mawé compte 10 017 indiens parsemés dans 80 villages. Ils étaient 6 000 en 1995, ce qui explique qu'ils étaient partis à la ville et le projet leur a permis de revenir.


En 1987, la nation Sateré Mawé créa le Conseil Général de la tribu Sateré Mawé (CGTSM) afin de représenter et d'organiser le peuple. Il fut alors possible de concevoir et de commencer à construire progressivement le projet Warana afin de préserver leur culture, leur dignité, leur environnement et leurs ressources.


Le CGTSM comprend une Assemblée Générale, un secrétariat pour l’éducation différenciée, un secrétariat pour la Santé différenciée, un consortium de producteurs (CPSM). Le président est élu pour 4 ans, il en est de même pour les autres membres du bureau.

 

Le CGTSM s’organise comme une association. Il est mené par une direction exécutive collégiale divisée en quatre secteurs: la présidence, la trésorerie, les secrétariats (un pour l’Education différenciée, un pour la Santé différenciée et un consortium de producteurs) et les directions régionales. Cette direction exécutive est composée de 14 membres, élus pour quatre ans, ayant chacun des compétences spécifiques. 


 « Satisfying Basic Needs through Export of Tropical Fruit » (satisfaire les besoins élémentaires grâce à l'exportation du fruit tropical) est la mention sous lequel le projet Warana a été reconnu par la Commission de sélection internationale comme l’un des 146 projets exemplaires présenté à l’Exposition Universelle de Hanovre en 2000.  


T'uisa Zuzu fut un grand leader Sateré Mawé, ici devant un "fils du waranà". Cc : Claudie Ravel
T'uisa Zuzu fut un grand leader Sateré Mawé, ici devant un "fils du waranà". Cc : Claudie Ravel

Le projet Warana a permis de donner naissance à plusieurs autres projets :

 

• Le tri des déchets 

C'est le seul endroit de l’état d’Amazonas et  peut-être de toute l’Amazonie où l’on applique ce type de collecte.

Un bateau passe régulièrement dans tous les villages de l'aire indigène et récupère les déchets pour les ramener en ville où ils seront traités correctement. Ce projet a été mis en place par l'AMISM.

 

La restauration des écosystèmes d'origine comme le reboisement.

 

• "Le projet abeille" 

Multiplier et protéger les abeilles signifie défendre et améliorer la biodiversité de la forêt. Les abeilles sont essentielles dans le cycle de reproduction du Warana, grâce à la pollinisation. Elles permettent d’augmenter son rendement d’environ 85 % d’une manière entièrement biologique. L’élaboration d’un miel biologique est en cours de test. 

 

• La réappropriation de la culture Sateré Mawé 

L'éducation et la santé différenciée : les Sateré Mawé reçoivent un double enseignement. Ils réapprennent la langue et la culture Sateré Mawé et brésilienne, ce qui leur permet de maîtriser leur propre histoire mais aussi de communiquer avec l'extérieur. Un accès aux études supérieures et techniques leur est également octroyé, ce qui leur permet ensuite de revenir transmettre à leur tribu ce qu'ils y ont appris.

Ainsi, la filière Warana a permis de valoriser des produits natifs, de renforcer la culture différenciée, la santé différenciée et l'éducation différenciée.

 

Alors qu'aux prémices du projet, en 1995, la tribu comptait 6000 âmes, la population s'est considérablement accrue depuis ; on dénombre aujourd'hui 100 villages et environ 11 000 personnes.

 

La création de l’AMISM* en 1996, Associaçao das Mulheres Indígenas Sateré Mawé (Association des Femmes Indigènes Sateré Mawé) est une organisation non gouvernementale à but non lucratif. Elle défend les droits des femmes indigènes Sateré Mawé. Cette association développe des activités au travers d'organisations communautaires dans les villages, afin de soutenir la culture indigène et de permettre une plus grande autonomie financière. Avec la confection de l’artisanat, en utilisant la matière première de façon durable, l’AMISM valorise le capital culturel et social et fait la promotion de ressources économiques alternatives. 

 

 

 

* Appellation d'origine du Guarana en langue Sateré Mawé.